De Béatrix Beck, on cite Léon Morin, prêtre d’après le film réalisé par Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo. On se souvient qu’elle fut un temps – bien peu, en fait – secrétaire d’André Gide. Mais on a oublié la dimension autobiographique de ses premières romans racontant la solitude, la misère et les difficultés d’une femme mère […]

De Béatrix Beck, on cite Léon Morin, prêtre d’après le film réalisé par Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo. On se souvient qu’elle fut un temps – bien peu, en fait – secrétaire d’André Gide. Mais on a oublié la dimension autobiographique de ses premières romans racontant la solitude, la misère et les difficultés d’une femme mère et veuve très jeune multipliant les petits boulots pour survivre avant d’accéder à la gloire littéraire avec le Prix Goncourt. On ignore la richesse d’une oeuvre qui prit dans les années 60-70 un nouveau tournant faisant place à la fantaisie et aux jeux du langage. Il est grand temps de redécouvrir Béatrix Beck !

 

Belge naturalisée française, Béatrix Beck était écrivain . Fille du poète Christian Beck, elle était devenue la secrétaire d'André Gide qui l'avait incitée à écrire sur ses expériences, le suicide de sa mère, la guerre, la pauvreté. Elle a grandi en France. Ayant obtenu une licence en droit, elle devient communiste.

Mariée en 1936 avec un Juif apatride, Naun Szapiro, elle perd son mari à la guerre et, veuve avec une petite fille, elle fait des petits boulots pour gagner sa vie. Elle publie en 1948 son premier roman,Barny, à la suite duquel André Gide l'engage comme secrétaire. Gide meurt en 1951, mais grâce à Une mort irrégulière (1950) et Léon Morin, prêtre (1952, Prix Goncourt) elle peut s'acheter un appartement dans le même immeuble que Sartre. Elle est naturalisée française en 1955.

Suivent encore quelques romans, puis elle part pour les États-Unis (1966), où elle est professeur à Berkeley, en Virginie, à Laval et puis au Canada à Sherbrooke, Québec, et à l'université Laurentienne. Ce n'est que de retour en France, en 1977, qu'elle se remet à publier des romans, entre autres Noli, sur la vie universitaire au Canada.

Mais c'est avec La Décharge qu'elle gagne une nouvelle renommée et le Prix du Livre Inter. Béatrix Beck a obtenu le Prix littéraire du Prince-Pierre-de-Monaco pour l'ensemble de son œuvre. En 2006 une adaptation pour le théâtre d'un choix de ses textes par Virginie Lacroix sous le titre L'Épouvante L'Émerveillement est montée par la compagnie Hybride.

 

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